Risque suspension dans le harnais
ART R4323-61 du code du travail :
"Lorsqu'il est fait usage d'un tel équipement de protection individuelle, un travailleur ne doit jamais rester seul afin de pouvoir être secouru dans un temps compatible avec la préservation de sa santé."
En conséquence, comme le prouve les études citées en note, une personne suspendue accidentellement dans son harnais doit être "dé-suspendue" le plus rapidement possible.
Il faut 6 à 20 minutes de suspension inerte pour qu'un sujet bien portant perde connaissance.
Cette perte de connaissance conduit à la mort sans une intervention rapide.
Que le point d'accrochage soit ventral, sternal ou dorsal ne change pas grand chose. Une des études conclue qu'il est illusoire d'imaginer un harnais évitant ce problème.
Cela nous conduit aux réflexions suivantes :
1) Même si la suspension n'est pas inerte, les troubles se produisent.
C'est pourquoi le travail en suspension dans le harnais doit être proscrit à partir du moment où sa durée dépasse 30 mn, (d'autant plus si ce travail est statique ).
L’usage d’une sellette est impératif au delà de cette durée.
2) Le travail en appuis tendus ne produit pas les mêmes effets si la plus grande partie du poids est porté par les jambes. Pour s'équilibrer et se déplacer on utilise les jambes. Les contractions musculaires nécessaires jouent un rôle important d'aide à la circulation sanguine.
3) Si persiste inévitablement un risque de suspension du à une chute ou à une fatigue quelconque, on peut être conduit pour la réalisation de certains travaux à envisager, et à mettre en place, d'une manière préventive, un système de décrochage rapide. Cela d'autant plus que le chantier se trouve éloigné d'un poste de secouristes professionnels (pompiers, services d'intervention en milieux périlleux, grimp, ...).
QUE FAIRE ?
Chantier proche d'un poste de secours :- avoir la confirmation de l'intervention possible des secours en 30 minutes maxi.
- disposer d'un moyen d'appel (tel portable; radio)
- Équipes autonomes.
- Formation du personnel.
- Maîtrise des manoeuvres de "dé-suspension".
- "Prévention décrochage" dans les systèmes d'ancrages mis en place (reprise d'ancrage, ancrages largables, ...).
- Accès prévu à la victime.
- Matériel complet pour l'évacuation.
Dernière publication sur la suspension accidentelle dans un harnais :
L'étude du DPMC et de Institut de Formation et de Recherche en Médecine de Montagne de 2014.
Anciennes publications
- Annales de l'ITBTP n° 401 (Amphoux, Noël, Archer).
- TEMPO MÉDICAL supplément n° 115 (Amphoux) Fundamentals of fall protection.
- Toronto 1991 (Noël, Ardouin, Archer, Amphoux, Sevin)
- Commission médicale de la Fédération Française de Spéléo : Rapport d'étude + cassette vidéo 1986. Bariod et Théry Spélunca n°55
- "Harness suspension : review and evaluation of existing information". Paul Seddon pour le "Health and Safety Executive" contractresearch report 451/2002. HSE Books
- Voir un résumé sur le site de spéléo secours
- Voir un extrait de l'article de Frédéric Bussienne.
- Un article du Dr Querellou
Ce que dit le code du travail :
Article R4323-61 du décret 2004-924 de septembre 2004 :
"Lorsqu'il est fait usage d'un tel équipement de protection individuelle, un travailleur ne doit jamais rester seul afin de pouvoir être secouru dans un temps compatible avec la préservation de sa santé."
Article R4323-64 : Après évaluation du risque, compte tenu de la durée de certains travaux et de la nécessité de les exécuter dans des conditions adaptées du point de vue ergonomique [...] un siège muni des accessoires appropriés doit être prévu."
Article R4323-89 du code du travail : [...] 6° Les travailleurs (utilisant des techniques d'accès et de positionnement sur cordes) reçoivent une formation adéquate et spécifique aux opérations envisagées et aux procédures de sauvetage [...].